Je me souviens qu’on avait dit que 2020 ça sonnait comme 20/20. On a eu tout faux !
Je me souviens qu’on a vécu pendant deux mois comme des Parisiens à la campagne.
Je me souviens que j’ai vu le printemps arriver.
Je me souviens qu’une fois j’ai fait les gros yeux, l’air excédée. J’avais oublié que ma caméra était allumée sur Zoom.
Je me souviens que j’ai vu la neige le 26 mars.
Je me souviens l’enthousiasme de clients, de parents et d'enfants.
Je me souviens des rires sonores, d’une grature dans la voix, et que la mère Noël, attend sagement dans son lit que le père noël rentre. Parité is coming.
Je me souviens de la confiance de Caroline.
Je me souviens de la carte graphique du cerveau d’Hermine.
Je me souviens du bleu cyan du ciel de Léa.
Je me souviens des boucles lumineuses de Julia.
Je me souviens des pintes sur la place verte.
Je me souviens des récits bouleversants de Camille, de Marion et de Johanna.
Je me souviens du manuscrit achevé.
Je me souviens de Hyacinthe, de Betty et du capitaine Haddock.
Je me souviens des non-mariages et des non-anniversaires, à moi, à vous ?
Je me souviens des premières fois et des dernières.
Je me souviens de comment c'était bien chez Lorette.
Je me souviens de la naissance de Révolutions intérieures et de Siwwa.
Je me souviens de la puissance, du débordement, de la fatigue et des cris.
Je me souviens de Rome et de tes yeux clairs.
Je me souviens des écritures raturées.
Je me souviens d’une poésie pour pouvoir.
Je me souviens de la colère sur les murs et des silences des intérieurs.
Je me souviens des écritures du matin et des pins bleus.
Je me souviens des petites fenêtres de lumière sur l’écran qui s’éteignent une à une.
Et toi, te souviens-tu ?
